L’oeuf : un aliment accessible, nutritif et économique
Tout d’abord, il faut reconnaître que l'œuf est certainement l’un des aliments les plus versatiles du frigo. Il est rapide à préparer, il peut être consommé chaud ou froid, du matin jusqu’au soir, seul ou dans un plat plus élaboré. Il se conserve aussi longtemps au réfrigérateur et est économique. En effet, en excluant le lait, l'œuf est la protéine animale la moins dispendieuse.
Prix pour 100 g d’aliments (Maxi, septembre 2025) :
- Oeufs de calibre gros : 0,65 $ (marque maison)
- Porc haché mi-maigre: 1,21$
- Boeuf haché mi-maigre: 1,50$
Controverse autour des oeufs
Les dernières décennies ont apporté leur lot de confusion quant à la consommation d'œufs en raison du cholestérol contenu dans son jaune. Il faut savoir que le cholestérol est essentiel au bon fonctionnement du corps. Toutefois, de trop grandes concentrations sanguines de «mauvais» cholestérol (cholestérol LDL) augmentent le risque de maladie cardiovasculaire, comme l’infarctus ou l’AVC.
Dans les années 1990, l’hypothèse était que le cholestérol contenu dans l'œuf contribuerait à augmenter significativement le taux de mauvais cholestérol sanguin. Depuis, d’autres études ont permis de comprendre que le cholestérol des aliments a en général peu d’impact sur le mauvais cholestérol.
Ce sont plutôt les gras saturés et trans des aliments qui font augmenter ce «mauvais» cholestérol.
Gras saturés dans les oeufs
On retrouve les gras saturés entre autres dans la viande rouge, les charcuteries, les produits de boulangerie comme les croissants, les fromages, ainsi que dans le beurre et certaines huiles (huile de coco et huile de palme). On en retrouve aussi une certaine quantité dans l'œuf.
Pourcentage de valeur quotidienne en gras saturés pour 100 g :
- Oeufs entiers (environ 2 gros oeufs) : 17 %
- Boeuf haché mi-maigre : 29 %
- Poitrine de poulet sans peau : 3 %
- Tofu extra-ferme : 6 %
On peut ainsi voir que les œufs contiennent une quantité non négligeable de gras saturés, ce qui soulève encore une fois la question à savoir quelle quantité d'œufs peut-on consommer sans augmenter notre risque cardiovasculaire.
Ce qu’en dit la littérature scientifique
Il semble y avoir un consensus selon lequel la consommation modérée d'œufs, soit jusqu'à six œufs par semaine, est sans risque pour la majorité de la population. Les études montrent que cette quantité n'augmente ni le risque d'événements cardiovasculaires, ni les taux de «mauvais» cholestérol (LDL) et de triglycérides dans le sang. Une personne qui ne consomme pas d'œuf n’aurait pas non plus un risque moindre de faire un infarctus ou d’avoir un AVC qu’une personne qui mange 6 œufs par semaine.
Au-delà de 6 œufs par semaine, bien que les évidences soient limitées, certaines études rapportent un risque cardiovasculaire qui augmente proportionnellement avec le nombre d'œufs consommés. Plus globalement, on remarque que ce risque pourrait être plus grand chez les individus qui consomment beaucoup de gras saturés via les œufs et la viande rouge. Au quotidien, il serait donc souhaitable qu’une personne qui consomme plus de repas à base d'œufs mange moins de repas contenant de la viande rouge pour équilibrer le tout. La qualité alimentaire globale reste donc un facteur important.
En conclusion
Les œufs font partie d’une alimentation équilibrée. Ils contiennent des protéines de bonne qualité, des gras insaturés (les «bons» gras), ainsi que plusieurs éléments nutritifs comme la vitamine D et le fer. Ils sont aussi faciles à préparer et à consommer ce qui les rend sécuritaires pratiquement toute la vie.
Toutefois, comme pour la plupart des aliments, il est plus judicieux de les consommer en quantité modérée, soit environ 6 par semaine. La qualité globale de l’alimentation est aussi importante : on consomme avec modération les aliments riches en gras saturés comme la viande rouge et les charcuteries et on fait de la place aux aliments peu ou pas transformés!